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Cycle de conférences-débats « Les nouvelles formes du travail » : Guillaume Gourgues, le 21 mars 2019

vendredi 8 mars 2019, par Rédaction LEST

Cycle de conférences-débats « Les nouvelles formes du travail »

 Blaise Barbance, professeur associé AMU et vice-président APSE
blaise.barbance[at]univ-amu.fr

 Baptiste Giraud, maître de conférences en science politique à la FEG et au LEST
baptiste.giraud[at]univ-amu.fr

En partenariat entre les Masters RH de la Faculté d’Economie Gestion (Université Aix-Marseille), le LEST (Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail) et l’APSE (Association des Professionnels en Sociologie de l’Entreprise), est organisé cette année un nouveau cycle de conférences sur les enjeux et les problématiques actuelles du travail.

Pour cette quatrième année de conférences, nous poursuivons le cycle consacré aux nouvelles formes du travail. Comment les principes et les modalités d’organisation de l’activité de travail se transforment-elles aujourd’hui dans les organisations du secteur privé comme du secteur public ? Comment contribuent-elles à modifier les conditions de l’activité des salariés et les modalités de l’engagement dans leur travail ? Comment contribuent-elles également à déplacer les frontières traditionnelles du monde du travail et les rapports sociaux de production ? Quelles sont les conséquences sur ces nouvelles formes de travail sur celles et ceux qui le réalisent comme sur celles et ceux qui l’encadrent ? Telles sont les questions transversales auxquelles ces conférences chercheront à apporter des éléments de réponse.
Les transformations du travail seront questionnées du point de vue des différents processus dont elles résultent, qu’il s’agisse de l’impact de la révolution numérique sur les modalités d’organisation du travail, de la diffusion de nouvelles normes managériales d’encadrement du travail salarié, ou encore de l’évolution des cadres juridiques et organisationnels à partir desquels se construisent les relations de travail.

Ouvertes à toutes et tous, étudiants, représentants du personnel, professionnels des RH et salariés, ces conférences sont pour cela organisées autour de la présentation, par leur auteurs, de récents ouvrages de sciences sociales, consacrés à l’étude des transformations du monde du travail et des pratiques de management dans les établissements français.

Pour aborder cette réflexion, et dans le prolongement directe des deux premières éditions de ce cycle de conférences, les auteurs invités ont réalisé des travaux de recherche adossés à des enquêtes de terrain approfondies. Ils permettent de ce point de vue de réfléchir d’une part à ce que produisent concrètement les dispositifs de management sur le terrain et d’autre part, à la manière dont la réalité du travail vécu peut permettre l’invention de nouvelles réponses individuelles et collectives. Chaque présentation par les auteurs sera suivie d’une discussion avec le public.

  • 11 octobre 2018 (Marseille) : Thomas Coutrot
    Economiste et statisticien du travail
    Libérer le travail, pourquoi la gauche s’en moque et pourquoi ça doit changer
    La moitié des Français expriment un mal-être au travail. Une organisation néo-taylorienne soumise au rendement financier est en train de détruire notre monde commun. Cette machine à extraire le profit écrase le travail vivant : celui qui mobilise notre corps, notre intelligence, notre créativité, notre empathie et fait de nous, dans l’épreuve de la confrontation au réel, des êtres humains.
    Contre les « réformes » néolibérales du travail et l’ubérisation, on a raison de lutter. Mais pour défendre les conquêtes du salariat et prendre soin du monde, il nous faut repenser le travail. Nous avons besoin d’un souffle nouveau, d’un « avenir désirable ». La liberté, l’autonomie, la démocratie au travail, doivent être replacées au cœur de toute politique d’émancipation.
    La gauche politique et syndicale a trop longtemps privilégié le pouvoir d’achat au pouvoir d’agir dans le travail. Paradoxalement, les innovations dans ce domaine sont d’abord venues des managers : « l’entreprise libérée » inspire des initiatives patronales souvent futiles et parfois stimulantes. Des consultants créatifs proposent des modèles « d’entreprise autogouvernée » plus audacieux que les rêves autogestionnaires les plus fous. Mais surtout, des expériences multiples fleurissent un peu partout inspirées du travail collaboratif, du care, de la construction du commun, qui sont autant d’écoles d’une démocratie refondée.
    Et si on libérait le travail, vraiment ? C’est possible : ce livre en fait la démonstration !
  • 22 novembre 2018 (Aix-en-Provence) : Marie-Christine Bureau
    Chargée de recherche CNRS, chercheur au CNAM et au Lise
    Makers, enquête sur les laboratoires du changement social
    La révolution technologique dont l’imprimante 3D n’est qu’un des vecteurs les plus médiatiques a d’abord été portée dans des espaces qui ressemblent davantage à des garages qu’à des laboratoires de pointe. Animés par une même volonté de bricoler, détourner, récupérer, inventer, leurs promoteurs, les makers, sont à l’origine d’un mouvement culturel de transformation, par la pratique, des manières de faire, de produire, de consommer et d’apprendre. En expérimentant des formes inédites de fabrication par soi-même des biens de consommation, inspirées par un principe de libre accès aux outils et aux savoirs, ils ambitionnent de transformer leur environnement, leur vie quotidienne, voire la société tout entière.
    Cet ouvrage, issu d’une enquête au long cours, nous ouvre les portes d’une trentaine de hackerspaces, fab labs, hacklabs et autres tiers-lieux en France et à l’étranger (Allemagne, États-Unis, Sénégal) afin de comprendre ce que font concrètement les makers et l’impact de leur action sur le travail, l’économie, l’écologie, la formation, le droit, l’art ou les sociabilités.
    En analysant les valeurs communes comme les tensions qui structurent le monde du « faire ensemble », il prend au sérieux ses promesses de rupture avec le capitalisme et l’ordre industriel dominant pour les interroger. À quelles conditions ces nouveaux modèles de travail et de coopération constituent-ils une alternative durable pour la société de demain ?
  • 24 janvier 2019 (Marseille) : Camille Lévy
    Université Paris Dauphine, IRISSO, Orange Labs
    Les outils big data RH, enquête sur une (non) révolution
    Les outils big data sont de plus en plus présentés comme la solution révolutionnaire pour les services RH. Comment ces outils fonctionnent-ils, quelles sont les conséquences organisationnelles et sociales des choix techniques effectués, dans quelle mesure les collectifs de travail dans les services RH s’approprient-ils ces outils ? Il faut pour répondre à ses questions resituer les outils big data RH dans leurs contextes sociaux et organisationnels, voir comment ils s’inscrivent dans l’évolution globale des politiques ressources humaines et dans les transformations propres à une organisation. A travers une enquête qualitative auprès des commanditaires, des concepteurs et des utilisateurs, on peut percevoir le décalage entre la mythologie entourant ces dispositifs, leurs (dys)fonctionnements et leur difficile intégration dans le quotidien des services RH.
  • 21 mars 2019 (Marseille), Guillaume Gourgues
    Maître de conférences en Science Politique Université Lyon 2
    Pourquoi ils ont tué Lip, de la victoire ouvrière au tournant neolibéral
    Cet ouvrage propose de suivre l’hypothèse d’une mise à mort politique de l’entreprise horlogère, en la réinscrivant dans un tournant néolibéral qui la dépasse et l’explique. Engagés dans un travail commun, explorant des séries d’archives inédites, Claude Neuschwander et Guillaume Gourgues retracent ici méticuleusement cet épisode majeur de l’histoire du capitalisme français qu’a été la relance de Lip.
    Considérer la fin de Lip comme le résultat d’une stratégie délibérée débouche sur une lecture nouvelle de l’ordre néolibéral actuel qui s’enracine précisément dans cette seconde moitié des années 1970. Cet ouvrage rappelle que le fonctionnement de l’économie se fonde largement sur des choix politiques, et que les licenciements n’ont pas toujours été considérés comme une inévitable loi du marché ou une variable d’ajustement nécessaire de la compétitivité des firmes.

 Programme du cycle « Les nouvelles formes du travail » 2017/2018